Partis de trop loin
La révolte fut belle mais le Stade Brestois a payé cher une première période émaillée d’erreurs individuelles qui l’ont rapidement mis dans les cordes. Déchaînés après le repos, les Ty-Zefs ont poussé jusqu’au bout et ne sont pas passés loin de décrocher quelque chose en mettant en grande difficulté l’OL dans la dernière demi-heure. Mais c’est finalement sur une défaite que s’est conclu cet excellent match de football.
On était loin du match fermé de dimanche dernier. Après leur 0-0 très tactique chez le leader lillois, les Brestois ont livré une partie beaucoup plus dans leurs standards face à un autre concurrent au titre, l’Olympique Lyonnais. Mais les intentions ne font pas tout et le SB29 s’est tiré une grosse balle dans le pied en « offrant » aux Gones l’occasion de prendre les devants. Cliniques, les hommes de Rudi Garcia ont d’abord saisi les cadeaux brestois et ont en seconde période profité du bloc local très haut pour se montrer dangereux en contre.
Les regrets étaient bel et bien présents côté brestois à l’issue de la rencontre et ne portaient pas que sur les erreurs défensives. Avec un peu plus d’efficacité à la finition, un meilleur dénouement aurait en effet pu être envisagé. Très ouverts, les débats ont accouché d’une possession équilibrée (51/49) et d’un beau total de tirs cadrés (7 de chaque côté). Comme souvent, les Brestois sont beaucoup passés par les côtés (33 centres) pour tenter de déstabiliser l’arrière-garde lyonnaise. Ça aurait pu fonctionner dès les dix premières minutes quand Franck Honorat trouvait la tête de Steve Mounié. Mais Romain Faivre avait déjà bien échauffé le gardien rhodanien après 15 secondes de jeu en le forçant à aller chercher une balle dans la lucarne.
Le premier hic intervint sur un crochet de Sébastien Cibois intercepté par Paqueta qui n’avait qu’à conclure dans le but vide (0-1, 9e). Sonnés, les Ty-Zefs mettaient un petit moment à s’en remettre et juste avant la demi-heure de jeu, c’est une nouvelle balle perdue qui offrait le break à l’OL par Aouar (0-2, 29e). Le penalty concédé par le portier brestois et transformé par Depay juste avant la mi-temps venait couronner une première mi-temps terriblement frustrante (0-3, 44e). Naïfs et manquant d’attention, les Brestois avaient pris très cher.
On attendait alors forcément une révolte après les citrons. Elle ne mit d’ailleurs pas longtemps à venir. Honorat, dans tous les bons coups, centrait suite à un corner sur la tête de Brendan Chardonnet, buteur pour la deuxième fois de la saison (1-3, 50e). Partis à l’abordage, les Ty-Zefs s’exposaient forcément aux contre mais Toko Ekambi manquait deux occasions de mettre le quatrième (55e, 63e). Depay trouvait lui le poteau (73e) mais c’était bien le Stade Brestois qui s’offrait un dernier quart d’heure de folie grâce à Irvin Cardona (2-3, 74e). On ne voyait alors plus que du rouge sur le terrain, les Lyonnais étant à la limite de la rupture sur les offensives successives de Pirates déchaînés. Des centres à la pelle, des corners qui se multipliaient, il n’allait manquer qu’un tout petit quelque chose à la finition pour que les joueurs d’Olivier Dall’Oglio décrochent un point.
Il restera donc un sentiment mitigé de cette rencontre qui les Brestois n’ont jamais voulu lâcher, quitte à se mettre en grand danger. Les bonnes intentions et l’état d’esprit irréprochable n’auront pas permis de gratter un petit quelque chose à un concurrent au titre de champion mais il y aura certainement beaucoup de choses à retirer de ce match pour encore passer un cap à l’avenir et sortir vainqueur de tels combats.