06.07.17 | Mathias Autret, la boucle est bouclée
Parti de Brest en 2010, Mathias Autret a depuis connu Lorient à deux périodes, Caen et Lens. Sept ans après, il est donc revenu à son point de départ avec un bagage et une expérience non-négligeables. Il s’est livré pour sb29.bzh sur les aventures diverses et variées qu’il a pu rencontrer en sept saisons. Du bon, du moins bon, Mathias s’est ouvert avec franchise pour lancer de la meilleure des manières son come-back brestois.
LORIENT (2010-2013)
« J’ai le souvenir d’arriver là-bas et de me rendre compte que tout allait trop vite pour moi. Je ne me sentais pas du tout à la hauteur. Je débarquais dans une très belle équipe avec même pas 15 matches pros dans les jambes. Christian Gourcuff travaillait beaucoup sur les conservations et je me demandais vraiment où j’étais. Après, je m’y suis fait et à Lorient, ils étaient plutôt contents de ce que je montrais. Ils me disaient que ça allait prendre du temps mais que c’était normal. J’y ai beaucoup appris tactiquement parce qu’on avait un entraîneur qui mettait énormément de rigueur là-dedans. Deux ou trois mètres trop à gauche ou trop à droite, ça ne lui convenait pas. On bossait beaucoup à vide et ça m’a bien formé. À cette époque, je revenais souvent à Brest, peut-être trop d’ailleurs. J’avais tellement envie de rentrer que j’en oubliais la récupération mais j’avais besoin de ça. J’étais encore jeune et j’avais ma famille et mes amis à Brest. Je devais me ressourcer mais avec les années, ça s’est calmé ».
CAEN (2013-2014)
« Le club de Lorient ne souhaitait pas spécialement me prêter. Moi je voulais être prolongé et prêté parce que je voyais la régression de mon temps de jeu et je me disais que ça ne me ferait pas de mal d’aller faire un tour en Ligue 2 dans un club de haut de tableau. Lorient à fini par accepter de me prêter à Caen où je suis parti pour une saison. J’ai fait une trentaine de matches, on a eu la montée au bout et on a même fait une petite série en coupe. J’ai pris beaucoup de plaisir dans cette ville et ce club qui m’ont plu. Avec le coach Garande, il y avait une grosse rigueur et surtout d’ailleurs avec le préparateur physique, Jean-Marc Branger. Ça m’a marqué. Il en demandait énormément et je le détestais sur le moment mais avec le recul, c’était bénéfique. À Caen, il y avait aussi Jérôme Rothen avec qui j’ai eu la chance de jouer et qui m’a beaucoup parlé. C’était donc une bonne expérience et en plus, je n’étais pas trop loin de ma Bretagne ! »
LORIENT (2014-2015)
« Il me restait deux saisons à faire au FCL. J’étais en vacances après Caen et Sylvain Ripoll, qui venait de prendre la place de Christian Gourcuff, m’a appelé pour me dire qu’il ne comptait pas sur moi. J’étais un peu surpris parce que je revenais de prêt, j’avais fait 30 matches, j’étais monté en Ligue 1… J’aurais aimé au moins qu’on me dise que j’avais un mois pour montrer des choses. Là, il ne voulait même pas regarder. Avec mon agent, on a discuté et on s’est dit que ce serait mieux de rester malgré tout. La saison a été difficile, j’ai peu joué. J’ai voulu partir en janvier mais je n’ai pas pu alors j’en ai profité pour soigner une pubalgie. Je me souviens avoir ensuite marqué au Vélodrome et ne plus avoir été aligné ensuite. Tout ça était un peu incohérent. Quand Ripoll m’a dit qu’il ne comptait pas sur moi, c’était vrai, mais quand il m’a dit qu’il me jugerait comme les autres, c’était complètement faux. Au final, je suis quand même ressorti grandi de cette saison qui m’a appris plein de choses ».
LENS (2015-2017)
« Je voulais partir de Lorient, c’était la meilleure solution. J’ai commencé la prépa là-bas et j’ai reçu un coup de fil de Gervais Martel qui m’a juste posé une question : « Veux-tu porter le maillot du RC Lens ? » Je lui ai dit oui et il m’a répondu qu’il allait se débrouiller. Une heure après, le coach Kombouaré m’a appelé. Ça a ensuite traîné un peu mais j’ai réussi à partir. À Lens, c’était incroyable. C’est le plus gros club dans lequel j’ai joué. Le public, les installations, le stade, les qualités humaines, tout est top. Pour n’importe quel joueur, quel plaisir de travailler dans ces conditions ! J’ai fait une première saison où je me suis vachement épanoui. Je suis tombé sur un coach qui m’a pris sous son aile. J’ai fait 38 matches et avec un effectif peu étoffé, on a joué la montée jusqu’à deux semaines de la fin. Ensuite, Antoine Kombouaré est parti. Un nouvel entraîneur complétement différent est arrivé, Alain Casanova. Moi, j’ai payé physiquement la saison que je venais de faire et ça s’est mal passé avec lui. On a cherché, on a discuté mais on n’a jamais réussi à se comprendre. Le club me plaisait toujours mais quand on ne joue pas, c’est trop compliqué. Rester avec Casanova, c’était perdre mon temps, on n’était pas faits pour travailler ensemble. Je n’ai pas été prolongé et on m’a dit à la fin de la saison que l’aventure s’arrêtait là ».
BREST (2017- ?)
« Javais Greg (Lorenzi) au téléphone régulièrement. J’aurais aimé venir dès le mercato d’hiver parce que je savais très bien comment ça allait se passer. J’ai une grande confiance en Greg et on aurait trouvé un accord mais Lens n’a pas voulu me laisser partir. C’est une partie du foot que je déteste. Garder les joueurs alors qu’on ne s’en sert pas, ne pas vouloir prêter ton joueur à un club concurrent… J’étais donc content malgré tout d’être en fin de contrat et il n’y avait plus personne désormais entre le Stade Brestois et moi. Ça a été rapide, j’ai chargé les deux voitures et je les ai ramenées à Brest. Le coach en place a aussi joué en faveur de mon choix. J’avais déjà joué contre le Troyes de Jean-Marc Furlan et j’avais été impressionné. Avec Lorient, ils étaient venus chez nous et nous avaient fait tourner, c’était rare au Moustoir. Je me suis dit qu’il faisait de belles choses avec ses équipes donc j’ai continué à suivre tout ça. À chaque fois, ses équipes jouent au foot. Le public brestois a dû apprécier de voir enfin du vrai jeu à Le Blé. Après 15 jours avec lui, je me rends compte que son discours correspond à la façon dont je vois le foot. Il a sa vision des choses et te transmet ce qui vient de lui. Il y a un vrai style Furlan ».