Gaëtan Belaud : « J’aimais la vie ici »
Après six années de bons et loyaux services, une page va se tourner dans quelques semaines pour Gaëtan Belaud. Le capitaine (159 matches toutes compétitions confondues) va quitter le navire brestois pour rejoindre le Paris FC. Arrivé presque par hasard dans le Finistère en 2014, le Béarnais s’est parfaitement acclimaté à une ville qu’il a découverte et un stade dont il parle avec les yeux qui brillent. « Si j’avais pu faire toute ma carrière au même endroit, j’aurais choisi Brest », avoue celui qui, à 33 ans, a pu découvrir la Ligue 1 avec les Rouge et Blanc. Avant de faire ses valises, il est passé au siège du club pour une petite interview bilan.
« Gaëtan, te voilà parti pour un nouveau défi. Tu vas quitter le Stade Brestois pour le Paris FC…
- Oui, le Directeur Sportif du PFC m’a appelé dès le mois de janvier, il voulait que je vienne au mercato d’hiver. Mais Greg Lorenzi m’a dit qu’il comptait sur moi et j’ai réussi a faire quelques matches en deuxième partie de saison. Le PFC ne m’a pas lâché ensuite et dès que la saison s’est terminée, j’ai été recontacté pour rejoindre leur nouveau projet.
- Tu as enfin pu découvrir la Ligue 1 avec Brest, tu le voulais vraiment…
- Un match me suffisait ! (rires) Depuis que j’ai signé ici, c’était l’objectif tous les ans et plusieurs fois on a raté la montée de peu. J’aurais eu des regrets si j’étais parti de Brest en laissant le club en Ligue 2. On a vécu des saisons exceptionnelles et surtout une parfaite.
- Tu auras donc passé six saisons au SB29. Forcément, tu vas y laisser une trace…
- Je n’y ai pas vraiment pensé avant mais là, quand on me rappelle que j’ai joué 149 matches de championnat avec Brest… Je suis en tout cas très heureux si on se souvient de moi bien sûr même si ce n’est pas le plus important. J’espère que quand je reviendrai, je serai bien accueilli, peut-être pas autant que Grougi mais… (rires) Personnellement, mes deux enfants sont nés à Brest, c’est une ville qui m’a marqué et ça ne restera que de bons souvenirs.
- En 2014, tu avais signé à Luzenac, finalement interdit de Ligue 2. Tu t’es retrouvé à Brest presque par hasard. À quel moment tu t’es dit que l’aventure pourrait être longue ?
- Quand j’ai rejoint Brest, c’est vrai que je ne m’y attendais pas du tout. Il me fallait un club et c’est un peu grâce à à Oscar Ewolo que ça s’est fait. Je l’avais connu à Laval et il avait donné mon contact à Alex Dupont. Durant les deux premières saisons, j’ai essayé de m’imposer pour jouer le plus possible, je ne pensais pas forcément à la suite. Mais après avoir raté deux fois la montée, je n’avais aucune envie de partir ailleurs en Ligue 2, je l’avais dit à l’époque déjà. Je ne connaissais pas le nouveau coach qui arrivait (Jean-Marc Furlan) mais j’étais bien installé ici, j’y aimais la vie, les supporters, le stade et ce foot différent de ce que j’avais connu avant. Mon idole, c’est Steven Gerrard et j’ai toujours voulu être le joueur d’un club. Si j’avais pu faire toute ma carrière au même endroit, j’aurais choisi Brest.
- Au SB29, tu as connu la Ligue 2, la Ligue 1, trois entraîneurs différents. Il y a forcément de très forts souvenirs…
- Oui, et un qui me reste en tête, c’est lors du dernier match de la saison 2016-2017. On jouait contre le Gazelec. Il n’y avait pas de play-offs à l’époque, seulement un barrage pour le 3e de Ligue 2. Vers la 60e minute, on menait, c’était calme, il n’y avait pas d’action, et d’un coup le stade s’est mis à gronder parce que les résultats ailleurs nous étaient favorables. Ça m’a fait des frissons, je me suis arrêté de jouer, c’était magique.
- Ton seul but à Brest sera aussi sans doute inoubliable pour toi. C’était contre Lorient lors de la saison 2018-2019 avec un scénario incroyable…
- Oui, je m’en souviens ! En plus on m’a envoyé des messages récemment, des vidéos… Il y a un jeune supporter qui a refait l’action du but dans son jardin avec des potes et avec les commentaires du match, j’étais explosé quand j’ai vu ça ! C’est un moment qui restera gravé comme l’un des meilleurs. C’était un super match de Ligue 2, l’un des plus beaux de ces dix dernières années.
- Pour finir, tu as sûrement un mot pour les supporters brestois…
- Ce n’est pas forcément le plus grand nombre qui fait le meilleur public. Il y a l’un des meilleurs publics de France à Brest. Francis-Le Blé fait vibrer toutes les équipes alors surtout, continuez à supporter le club comme vous le faites ! »